En pleine pandémie mondiale et entre deux attentats terroristes, les députés macronistes ont trouvé le temps de proposer une énième loi ultrasécuritaire. Au menu : une police plus forte, des drones dans le ciel, des caméras partout et la liberté de la presse nulle part.  

Couvre-feu/Attentats/Confinement : Bim dans les dents!

Et pendant que nous vacillons collectivement sous l’impact de ces chocs successifs, le gouvernement re-re-re-re-re saisi l’occasion pour imposer son “projeeeet!!” plus limpide que jamais : détruire un à un chaque aspect de notre société libre et démocratique. Ou plutôt de ce qu’il en reste.
Prenons ici quelques minutes pour bien faire le point dans la joie et la bonne humeur.
J’ai vérifié, c’est encore légal.

“Incroyable.”

C’est le mot qui est sorti de la bouche d’un ami étranger quand je lui ai raconté, factuellement, la situation politique en France. Incroyable, c’est aussi le mot prononcé par d’autres personnes en sortant du cinéma où était projeté le film de David Dufresne.

C’est vrai que ce qui nous arrive est difficile à croire.

  • Incroyable enfin, que malgré les tonnes de preuves par l’image qui illustre un usage disproportionné de la police, que malgré les enquêtes de l’ONU, d’Amnesty International, et d’autres ONG qui démontrent le non respect des droits de l’Homme et du citoyen, le pouvoir français nie, et précipite l’instauration de lois liberticides.

Incroyable.
Impensable.
Nous sommes en France, ce qui se passe est impossible en France. Non? Non.
Ce scénario se déroulerait en Europe de l’Est, ou dans un pays comme la Turquie par exemple, que nous serions ici en France déjà tous vent debout à dénoncer une dictature avançant sous couvert d’un simulacre de démocratie.

Nombre de dispositions liberticides ont été instaurées dans la loi ces dernières années, notamment depuis Sarkozy, sans aucune consultation démocratique. Et presque toujours dans un contexte hystérique et de panique. Faisant reculer nos libertés en République.

Et c’est encore ce qui se prépare avec la loi “Sécurité Globale”.
Une loi de plus, qu’est-ce que ça va changer? Peut-on penser. La réponse est tout.

De la sécurité pour sensation

Le 20 octobre dernier fut marqué par l’hommage national rendu à Samuel Patty, professeur victime d’un acte terroriste ignoble. Le même jour, au même moment, les députés macronistes déposaient une proposition de loi intitulée “Sécurité globale”. Dans une urgence absolue que rien ne justifie, elle sera débattue le 04 novembre à l’Assemblée Nationale encore largement acquise à Emmanuel Macron.

Pourquoi dire que rien ne justifie cette urgence?
Ni même cette nouvelle loi sécuritaire?

Car la France est déjà dotée d’un arsenal législatif conséquent pour lutter contre l’insécurité et le terrorisme. Encore plus depuis l’entrée des mesures de l’état d’urgence dans le droit commun après les attentats du Bataclan et de Charlie Hebdo sous Hollande en 2015.

Alors pourquoi cette escalade ultra sécuritaire? Quel est le projet? L’objectif?

Qu’est-ce que contient cette nouvelle proposition de loi intitulée “Sécurité Globale”?

 

  • l’article 1er frappe déjà fort en souhaitant offrir aux policiers municipaux, le droit d’exercer des compétences de la police judiciaire. Augmentant de fait le pouvoir répressif de ladite police municipale qui pourrait alors faire des enquêtes, des arrestations, du maintien de l’ordre, etc.
  • l’article 4 crée un statut particulier d’une police municipale renforcée à Paris. Capitale où se concentrent institutions financières et politiques de premier ordre. Ce qui justifie la convergence des manifestations sociales ces dernières années.

  • l’article 22 vient en écho à la décision du Conseil d’Etat qui, le 18 mai dernier, ordonnait l’interdiction de la surveillance par drone policier à Paris. A l’époque j’étais un des rares à tempérer la joie de ceux qui se réjouissait alors trop vite. Cet article 22 viendra autoriser l’usage des drones policier vidéo pour constater des infractions, surveiller des zones frontalières, ou encore réguler des flux de transports.
  • l’article 21 vient modifier le statut des caméras-embarquées des policiers piétons : les images ainsi filmées pourront être retransmises en direct au poste de commande, mais surtout, les policiers pourront accéder à ces images et les utiliser pour, je cite : « l’information du public sur les circonstances de l’intervention ». Vu comment communiquent déjà les syndicats policiers sur les réseaux sociaux, appelant souvent à la haine, ça laisse présager rien de bon. Surtout que rien n’oblige dans cette loi à flouter les visages des contrevenants et manifestants alors filmé par la police !
  • à l’inverse, l’article 24 crée un nouveau délit, punir d’un an de prison la captation et la diffusion de tout éléments pouvant servir à identifier un agent de police. L’objectif est le floutage intégral des vidéos d’interventions policières, la simple diffusion du matricule d’un policier devenant un délit. La liberté de la presse est alors frontalement attaqué. Avec cet article de loi, les affaires Benalla, celles du Burger King ou encore toutes les images de violences policières avérées n’auraient pas été possible. Le but ici : dissimuler les violences policières au lieu d’y mettre fin.

Toutes ces nouvelles dispositions ici proposées en matières de surveillance et de captations d’images sont avancées sans aucune garantie de la protection de la vie privée des individus, hormis celles des policiers. Aucune précision non plus sur le risque du traitement de ces images via la reconnaissance faciale, en usage croissant depuis 2012 en France. En somme, cela trace une autoroute pour la surveillance de masse comme elle existe déjà en Chine ou aux USA.

Je pourrai continuer comme ça un moment, car le projet de loi “Sécurité Globale” compte 32 articles et autant d’alinéas qui, si la loi vient à être votée, viendront creuser plus profond encore le gouffre dans lequel nous sommes déjà tombé. 

Non, la France n’est pas à l’abri d’une dérive dictatoriale juste parce que c’est la France.
Non, la France n’est pas une démocratie, mais un régime oligarchique.
Non, la France n’est plus vraiment un état de droit, mais plutôt un état policier.

Il faut être capable de regarder en face ce monstre fasciste qui grandit vite, tout en se drapant dans des termes rassurants comme République, Liberté ou Démocratie qui sont alors totalement galvaudés.

En fait, tout ça est possible car la bonne recette est appliquée. Le gouvernement et les médias de connivence avec lui ont fait le choix d’instaurer la peur.

Celle ci a l’avantage de nous tétaniser et alors de nous éloigner d’un esprit rationnel et critique. Ouvrant un boulevard pour l’extrême-droite au pouvoir.

Car oui, l’extrême-droite est au pouvoir.

Pas le parti des Le Pen non, mais ses idées. Ses expressions, ses termes, ses poncifs sont repris par la Macronie et la droite en générale.

Comme à chaque fois qu’une crise apparaît, cette famille politique préfère se rapprocher du fascisme que du peuple libre. Car le fascisme et la dictature ne remettent pas en question ni leur domination sociale, ni le système capitaliste qui leur profite. Bien au contraire.

Pourtant, d’autres choix pourraient être fait, nous ne sommes pas condamné à un scénario. Malheureusement ce sont eux qui sont au pouvoir, pas nous. Ce sont eux qui instaurent un régime policier, répressif et violent.

Ce sont eux qui alors déstabilisent consciemment l’ordre public qu’ils disent préserver. Incroyable, n’est-ce pas?

Si cette loi “Sécurité Globale” passe, concrètement, je ne pourrai plus filmer et publier de vidéos réalisées au cœur de l’action comme je l’ai fait librement jusqu’ici sans être poursuivi et condamné à de lourdes amendes et peines de prison. Idem pour les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alertes déjà pris pour cible par la loi actuelle.

Au contraire, le bras armé de l’Etat, la police, pourra être toujours plus répressive et violente, en toute opacité, en toute impunité. Ce sera inscrit dans la loi ! Enterrant officiellement toute possibilité de résoudre les problèmes réels et conséquents de violences, de racisme, de sexisme et d’autres qui gangrènent la police. C’est le déni généralisé qui est ici sciemment organisé. Le pouvoir à fait le choix de la confrontation, qui ne peut en aucun cas déboucher sur une situation apaisée. 

C’est irresponsable. Quel est l’objectif si ce n’est celui de mettre en péril la paix civile?

A l’heure où j’écris cette vidéo, nous sommes le 03/11, soit la veille du débat à l’AN qui, acquis majoritairement à Emmanuel Macron, laisse peu de place au suspens. 

J’apprends aussi le retour de la loi dite Avia, du nom de la député LREM qui la porte, qui avait donné lieu à une vidéo à laquelle celle-ci est, quelque part, une suite. 

Dans l’Obs, la député confie que malgré la censure de son projet de loi par le Conseil Constitutionnel au motif qu’elle menaçait la liberté d’expression, il n’a jamais été question, pour elle, de renoncer.

Ils se moquent de nos libertés, et de l’idéal démocratique, car ils connaissent parfaitement leurs intérêts de classe et sont déterminés à les défendre. Coûte que coûte.

Le contexte actuel entre crise pandémique et attentats terroristes, qui surgissent à point nommé, le tout traité par une sphère médiatique en proie à l’hystérisation générale, est propice à l’émergence d’une société où les libertés et la démocratie sont alors sacrifiés pour une sensation de sécurité.

Laetitita Avia

On remplace l’Etat de droit par un Etat policier. Et on nous ordonne d’applaudir.

Nous nous devons d’y résister et d’affronter cela de sang froid. En gardant le cap sur nos idéaux de liberté, de justice et de paix pour tous.

Et puisque nos lendemains immédiats sont incertains, je t’invite à visiter mon site t’inscrire, en 2 clics, sur ce site web. Ainsi on pourra rester en lien, vous tous et moi, en dehors des réseaux gérés par les GAFAM.

Entre deux vidéos, j’y rédige des notes de blog comme celui-ci.

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Merci énormément à celles et ceux qui le font déjà depuis des années maintenant !

Sans votre soutien, rien de tout ça ne serait possible. 

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  • La Défenseuse des droits a publié une communiqué alarmant, soulignant des dangers immenses, notamment au droit à la vie privée et à la liberté d’information.